Histoire

ESTRABLIN

Après s’être nommée Stabliano au X° siècle, Estrablin (1793), Estrablen (1801), le nom de notre commune redevient Estrablin, D'origine Celte, ce nom provient des trembles, arbres de la famille des peupliers présents en grande quantité sur la commune, surtout au bord des rivières ou d'un nom de personne romaine Stabilius.

Proche de Vienne la gallo-romaine, le territoire d'Estrablin sera rapidement occupé et exploité par l'Homme. Ainsi, les temps romains ont laissé de nombreuses traces. Tout d'abord, il est important de signaler qu'à l'époque romaine, Estrablin était la principale source d'approvisionnement en eau de la ville de Vienne. En effet, quatre des onze aqueducs apportant l'eau à Vienne venaient du territoire de l'actuelle commune d'Estrablin. Trois de ces ouvrages prenaient leur eau dans la nappe aquifère du bassin de la Gère (deux au lieu-dit Gémens, un à la Gabetière). Le dernier aqueduc, lui, puisait directement dans le ruisseau de la Suze à partir d'un barrage-réservoir que les Romains avaient construit entre le Moulin de Malissol, en amont, et le confluent de la Gère, en aval.

La découverte d’objets antiques sur le territoire de la commune atteste aussi d'une occupation ancienne. Ainsi, lors des travaux d'aménagement de la route D 41, en 1837, on découvrit, au lieu-dit La Coupe, un vase en terre renfermant plus de 1 000 pièces de monnaie romaines datant des III° et IV° siècles. Malheureusement, l'intégralité de ces pièces disparurent, probablement partagées entre les ouvriers à l'origine de la découverte.

L'actuelle commune d'Estrablin est née de l'union de deux paroisses : Estrablin et Gémens. Le hameau de Gémens, par sa proximité avec Vienne, connaîtra, au Moyen Âge, un formidable développement. En effet, diverses industries vinrent s'installer au bord de la Gère : moulins à grains, battoirs à chanvres, papeteries... On sait qu'en 1452, le dauphin Louis, futur Louis XI légua le territoire de Gémens (alors appelée Gemma dans les textes) à son valet de chambre, un dénommé Montaigu.

D'autres textes d'archives nous apprennent qu'en 1575, une importante papeterie, appartenant à Jean-Jacques Gabet, fonctionnait à Gémens, approvisionnant les nombreuses imprimeries de Vienne. À partir du XVIII° siècle, les industries de Gémens disparurent peu à peu et, en 1721, la paroisse, en déclin, fut supprimée et rattachée à celle d'Estrablin.

Jacques Gabet, sans doute le père de celui dont le nom est évoqué plus haut, fut un important personnage du Moyen Âge à Estrablin. Ce juge viennois, né à Châtonnay, résidait dans une grosse bâtisse de la paroisse d'Estrablin que l'on appela depuis Gabetière. Protestant engagé, Gabet fut impliqué dans les guerres de religion du XVI° siècle. En effet, après avoir pris une part active à la conjuration d'Amboise, Gabet fit célébrer, dans sa maison de Vienne, le premier prêche protestant de la région viennoise en Janvier 1562.

En 1853, Jean Mayoud est désigné maire d'Estrablin et lance une grande campagne de travaux pour améliorer les quelques routes et nombreux chemins de la commune. Quelques ponts sont alors construits et plusieurs chemins sont agrandis et peu à peu transformés en routes.

L'année 1867 marque un tournant pour la commune d'Estrablin puisqu'elle perd une partie de son territoire au profit de la nouvelle commune de Pont-Évêque, dont la création fut décidée par la loi du 20 juillet 1867. La superficie d'Estrablin passe alors de 2 215 à 2 069 ha.

En 1877, la nouvelle église est construite en remplacement d'un ancien édifice médiéval dont il reste une portion dans le cimetière.

La forge de Gémens ferme en 1890 et la papeterie, également située à Gémens, cesse d’opérer en 1946 à la suite d'une inondation ayant endommagé les machines. 45 personnes étaient alors employées dans cette usine.

Estrablin est raccordée au réseau électrique en 1926 et une nouvelle mairie, abritant également l’école communale, est construite en 1935.

L'activité économique de la commune va aussi changer entre les XIX° et XX° siècles.

En effet, l'agriculture occupe toujours une place importante dans les années 1980 où encore plus de 66 % du territoire d'Estrablin lui est consacré. Les principales productions de la commune demeurent les céréales (blé, maïs...) et l'élevage de bovins. La vigne, présente au siècle dernier, a aujourd'hui presque totalement disparu. Les surfaces toujours en herbe sont encore très nombreuses (16 % du territoire) notamment à cause des Julins (sources et résurgences omniprésentes sur la commune).

Les productions céréalières ont été encouragées avec l'installation, en 1962, d'une importante installation de stockage de céréales au lieu-dit de La Craz. Acquis en 1961 par la Coopérative agricole dauphinoise (aussi connu sous le nom La Dauphinoise), le terrain en question était autrefois occupé par une stéarinerie produisant bougies et savons. Cette précédente installation industrielle, qui employa pendant plusieurs décennies nombre de travailleurs du village (110 salariés en 1958), avait été détruite, en 1958, dans un gigantesque incendie. Cette usine, Le Chat, est à l’origine de la fondation du club de football d’Estrablin, « Le Chaton Footballeur ».

Les silos à grains sont toujours utilisés et peuvent contenir jusqu'à 23 000 tonnes de céréales. Ils sont approvisionnés par des agriculteurs provenant de différentes communes de la région et non uniquement par des exploitants agricoles d'Estrablin.

La démographie de la commune a aussi été bouleversée au cours des deux derniers siècles. Alors que l'on compte 1 308 habitants en 1881, on n'en dénombre plus que 967 en 1962 soit 26 % de moins. Cette désertification est essentiellement due à l'industrialisation des communes voisines de Vienne et Pont-Évêque où une main-d’œuvre abondante était demandée.

Néanmoins, une forte reprise démographique se fit sentir depuis. En effet, à partir de 1962, la population ne cesse d'augmenter et l'on passe, entre 1962 et 1982, de 967 à 2738 habitants soit une hausse considérable en si peu de temps. D'ailleurs, on constate une nette explosion démographique entre 1975 et 1982 où la population croît de 103 %. L'évolution démographique récente tient surtout au fait qu'Estrablin tend de plus en plus à devenir une banlieue pavillonnaire de Vienne nombre de personnes travaillant à Vienne voire à Lyon s'y installant.

La verdure, le calme d'Estrablin attirent !

Aujourd'hui, d'après les chiffres de l'INSEE publiés en 2020, la commune d'Estrablin compte 3 620 habitants.

Dernière mise à jour : 11 août 2023